Galileo, enfin !
Galileo, un enjeu stratégique pour l'Europe
PARIS (AFP) - NEW YAHOO.FR: Le projet Galileo, dans lequel 3,8 milliards d'euros vont
être investis d'ici 2010, représente un enjeu stratégique pour l'Europe
qui espère ainsi s'affranchir de la main-mise actuelle des militaires
américains dans la localisation et la navigation par satellite.
L'Agence spatiale européenne (Esa), qui copilote la phase de lancement du projet avec l'Union européenne, avance un nombre d'utilisateurs de ce type de service dans le monde de 1,8 milliard en 2010 et de 3,6 milliards en 2020.
A cette échéance, le marché mondial devrait représenter plus de 250 mds EUR.
Les bénéfices attendus devraient au
minimum être 4,6 fois supérieurs aux investissements consentis, ce qui
fait de Galileo le projet d'infrastructure le plus rentable engagé par
l'Europe, fait valoir l'ESA.
La navigation par satellite permet à un gestionnaire de connaître à
tout moment la position d'un camion ou d'un train, à un navire de
suivre son cap et à un automobiliste de trouver son chemin dans une
ville inconnue.
Mais elle rend aussi possible de retrouver un conteneur perdu, de
repérer une voiture volée, d'évaluer le temps restant avant le passage
d'un bus, de suivre les déplacements d'un délinquant porteur d'un
bracelet électronique ou de secourir un randonneur perdu en montagne.
La navigation par satellite a également de nombreuses applications dans
les activités nécessitant une topographie extrêmement précise:
l'exploration minière et pétrolière, l'installation d'oléoducs,
l'électrification en zone rurale, le placement de tours de
télécommunications...
Toutes ces applications sont déjà offertes par le GPS américain.
Mais les promoteurs de Galileo estiment que les besoins vont exploser,
parce qu'il va falloir maximiser l'utilisation d'infrastructures -
routes, voies ferrées, couloirs aériens, ports - souvent déjà
congestionnées.
La navigation par satellite est aussi vieille que la conquête spatiale.
C'est en suivant le tout premier satellite artificiel, Spoutnik-1,
lancé par les Soviétiques en 1957, que les Américains ont relevé que la
fréquence de son "bip-bip" changeait sous l'effet Doppler (variation
apparente de la fréquence d'une onde lorsque sa source est en mouvement
par rapport à l'observateur).
Ils en ont vite déduit que, inversement, un navigateur pourrait trouver
sa position en mesurant l'effet Doppler sur les ondes envoyées par un
satellite émettant sur une fréquence fixe à partir d'une orbite connue
avec précision.
Les applications ont tout d'abord été strictement militaires: pour
guider des missiles ou connaître le positionnement de troupes au sol.
Mais les civils ont pu accéder, gratuitement, aux services GPS à partir
de 1993.
Par rapport au GPS, avec lequel il sera compatible, Galileo apportera
une plus grande précision, inférieure au mètre. L'autre système
existant, le russe Glonass, est actuellement pénalisé par un nombre
insuffisant de satellites en orbite. Tant le GPS que Glonass restent
opérés par les militaires, ce qui ne permet pas de garantir la
continuité du service en temps de crise.
Commentaire de Nicolas Turcat : Enfin les partenaires industriels semblent s'etre mis d'accord quant à la destinée de ce programme. Relevons que ce projet est en grande partie possible grace à l'Union Européenne et est le premier programme du plan spatial européen ! Pour autant se contenter d'un projet comme celui-ci, serait improductif sur le long terme et surtout insuffisant au regard d'une UE un tant soit peu ambitieuse!