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Europe 4 Space WebLog
8 juin 2004

La ligne droite est-elle la seule solution pour L'Initiative d'Exploration Spatiale ?

Nous avons lu avec attention la dernière déclaration de Robert Zubrin « Tighten the Exploration Initiative » du 26 avril et si les analogies avec la corde ou le « Lunar Cape Canaveral » prêtent à sourire, nous restons pleinement convaincus que la stratégie telle qu'elle est actuellement adoptée par la NASA demeure la meilleure. (Cet avis ne prend pas en compte ce qui concerne la navette, la station ou les contraintes budgétaires imposées). Nous nous sommes déjà exprimés sur ce sujet dans nos diverses lettres, mais il n'est pas inutile de reprendre cette question.

Eliminons tout d'abord un point qui nous semble évident: En analysant l'évolution et les comportements des acteurs de la politique spatiale U.S. depuis 35 ans, il est possible d'affirmer que ces derniers, dans le moment présent, ne sont plus capables de conduire une manoeuvre aussi brillante que celle proposée dans « The Case of Mars » !

Nous proposons pour l'avenir une Spacefaring Civilization, c'est-à-dire une société dont les activités humaines et l'économie s'étendent au Cosmos : (orbite basse, Système Solaire et un jour au-delà). Il y aura Travail, Economie et Progrès parce qu'il faudra créer ex nihilo les moyens très difficiles pour ouvrir à l'Homme ces nouveaux potentiels ; et chemin faisant ces derniers généreront eux-mêmes des activités que l'on ne peut pas soupçonner actuellement, comme en 1800 il était pratiquement impossible d'imaginer l'économie de la « Belle Epoque ». Ce processus ouvert, capable d'absorber massivement le progrès, demeure le seul à pouvoir offrir un avenir décent à tous. C'est cette soif de se tailler des lendemains optimistes, mêlés d'aventures, de découvertes, qu'utilisèrent « les hommes de fer dans des bateaux de bois > maintes fois dans l'Histoire, elle fit évoluer globalement la planète, tout en créant une économie capable de supporter toujours plus d'individus. Cela Robert Zubrin l'a exprimé dans « Entering Space, creating a spacefaring civilization » ou dans diverses conférence de Mars Society. Mais lorsqu'il écrit : « ... C'est de la recherche scientifique fondamentale qui concerne la nature même de la vie, et elle peut-être effectuée que par des explorateurs humains sur le sol martien. C'est un programme rationnel, une quête de la vérité qui vaut la peine de dépenser quelques milliards de dollars et de risquer des vies humaines. ... », nous sommes perplexes, vouloir investir quelques milliards de dollars dans une approche scientifique « à la mode » pour découvrir, au mieux, quelques ramifications de la vie sur Mars, alors que sur cette planète, nous nous enfermons dans une incohérence économique est aberrant !

Ajoutons que dans l'ambiance culturelle régnant ici depuis une vingtaine d'années, à la moindre trace de vie découverte sur la Planète Rouge, immanquablement nous verrions se lever des mouvements radicaux en faveur de l'isolement ou de la protection de Mars, au mieux arriverions-nous, après mille et une tergiversations, aux statuts des Terres australes.

Aller sur Mars directement, pour s'y établir progressivement, est très tentant, mais est-on sûr que la planète puisse supporter l'établissement de l'Homme à grande échelle ou la colonisation ? Quid du problème de la protection contre les rayonnements ? Peut-elle être terraformée ? comment ? En combien de temps ? Si Mars s'avère n'être qu'une halte scientifique où l'implantation humaine serait beaucoup plus longue ou difficile que prévue, le raccourci brillant se transformerait en impasse et, d'une manière ou d'une autre, il nous faudra aller plus loin. Les hypothèses de base et la vision de Gérard O'Neill ne peuvent être ignorées.

Enfin, Mars n'est pas la frontière ultime, l'Histoire de l'Homme ne s'arrête pas forcément à sa surface, surtout si ce dernier devient navigateur dans le Système Solaire, il y aura d'autres destinations.

La seafaring civilization ne s'est pas développée sur une unique destination ni pour des motifs scientifiques, il en sera de même d'une spacefaring civilization. C'est en terme de potentiels à développer en utilisant les capacités créatrices de l'Homme afin de s'assurer un avenir qu'il faut raisonner. Toutes les possibilités doivent rester ouvertes et pour cela la Lune est l'endroit idéal pour commencer cette nouvelle ère de l'Histoire Humaine.

A.T.

PS : Additif de la part de Nicolas Turcat, président de la NSS France.

Si Robert Zubrin semblait avoir compris l’idée de spacefaring civilization, il est vrai que ce récent texte parut sur son site Internet (marsociety.org) nous fait parfois douter des vraies raisons d’aller étendre les activités de l’Homme dans l’espace. Il est évident que ni les découvertes scientifiques, ni la recherche de la vie sur Mars, ni même voir les robots se débattre dans des cratères ne justifieront l’envoi d’Homme sur la planète Rouge. Il est essentiel de comprendre l’aspect créateurs d’activités pour notre propre développement économique, technologique, scientifique ou culturel derrière les vols habités vers Mars. Robert Zubrin tout de même avoir fait évolué sa pensée puisque lors de la présentation de Mars Direct (intitulé A renewed mars direct) à l’ISDC 2004 de la NSS à Oklahoma City, Ok, il prenait en compte dans son discours et sans ses slides, le développement d’activités humaines sur la Lune, et comme il le rappela lors du dîner qui s’ensuit : ‘’si il faut passer par la Lune pour aller à Mars, et bien allons-y mais ne nous y attardons pas’’. Il est contre le développement de grosses infrastructures spatiales sur la Lune, mais son intelligence politique lui fait dire qu’il faut soutenir ce projet. Robert Zubrin est dans une position un peu paradoxale, puisqu’il considère que ‘’c’est un mauvais plan, mais que cela risque d’être le dernier d’ici un certain nombre d’année si il n’est pas soutenu’’

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