23 août 2004
Mars Society Conference 04 - Chicago - Report - Part.4 - final report...
DAY 4 Dimanche 22 août 2004
Commençons par la prochaine conférence qui se tiendrait, en principe, à Boulder, si jai bien compris. Zubrin présenta les panélistes de la matinée. Puis nous débutâmes avec le premier débat sur le fait de savoir comment sait-on que lon est devenu une civilisation spatiale ? mais avant, se tint une longue introduction de la part de Fred Pohl, auteur de SF, qui nous parla du lien entre la conquête spatiale et la Science-fiction. Il nous fit un speech un peu longuet qui essayait de mettre en valeur les liens entre les visionnaires de lespace, les associations spatiales des années 30 et 40, et la science-fiction. La vie et les essais de ces associations nous furent narrés à travers quelques exemples comme la Rocket Society du New Jersey. Toutes les personnes animant ces associations étaient bercées dans un bain de science-fiction perpétuel jusquà Apollo où le rêve devint réalité. Il traita aussi des grands auteurs comme Arthur C. Clarke, et savoir quelle était leur intérêt pour leurs programmes spatiaux. Arthur Clarke était favorable à un programme spatial, y compris vers Mars, mais était aussi un visionnaire. Il cita alors lascenseur spatial qui avait été abordé dans un de ses romans. Les panélistes furent moyennement convaincants et surtout nous servirent de relatives banalités. Notons tout de même que Zubrin revint sur les raisons de son intérêt pour Mars le vrai but, selon lui, est détendre les activités de lhomme sur Mars en priorité, plus que sur la Lune. Il sagit avant tout de bâtir une civilisation spatiale au delà de notre atmosphère Il aborda aussi le problème de la terraformation tout en comparant constamment Mars à létablissement des colons aux USA. Sexprima aussi le CEO dApogee Book, un gars vraiment sympa et très avenant, qui regretta que linnovation nexiste plus aux USA. Selon ce dernier intervenant, il faut populariser lidée de space faring civilization puisquApollo à été un succès à cause du fait que ce soit aussi un show télé.Le but même de sa compagnie dédition est de faire connaître les idées justement en question. Une femme, dont jignore le nom, conclue sur le fait quil fallait montrer son enthousiasme pour lexploration
Cest bien mais pas assez à mon avis. Nous apprîmes dans le même temps que Lori Garver, ancienne directrice à la NSS, et ancienne de la NASA était devenu conseiller en politique spatiale pour Kerry. La conversation continua dans la salle pour savoir quel était le point de vue de chacun sur lidée de civilisation spatiale
Le panel suivant parlait des résultats de la Commission Aldridge avec comme participant Bob Zubrin et George Whitesides. Whitesides nous rassura sur le fait que la NSS travaillait conjointement avec la Mars Society (ouf
;-). Il nous parla en réalité du Moon Mars Blitz qui se tint en Juillet 04, regroupant 21 associations comme lAIAA, Zero-G Foundation, Mars Society, ou la NSS : il y eut 76 participants
Cest peu tout de même, alors nous faire passer pour un grand succès
Enfin,
Cest bien essayé quant même. Cest surtout une première en matière pour la NSS. Toujours selon Whitesides, il navait pas vu ça depuis très longtemps puisquil ont tenu plus de 200 réunions pour aider la cause MMI. Notons que quelques semaines plus tard, le budget était proposé et supprimait 1 milliard sur les 15 proposés. Il nous tourna cet événement comme une pierre dangle pour le futur des coopérations entre les différentes associations (il avouera plus tard, en citant le conseil dun staffer, que cest sûrement pas assez puisquil faut revenir 5 à 6 fois les voir pour que son action est un effet quelconque). Il nous montra les quelques thèmes quils essayèrent de faire passer au Congrès lors de leur réunion : il insista sur lindustrie privée, les incitations comme les prix ou les réductions de taxes pour laérospatial. Il voudrait concentrer le rôle de la NASA sur lexploration. Selon Whitesides, il ny a pas vraiment dindustrie spatiale réellement indépendante, il faut donc développer ce secteur qui serait vital pour lexploration. Il souhaiterait aussi voir des secteurs plus commercialisés comme le secteur des lanceurs où carrément : la réalimentation de lISS.. ; jen connais qui vont crier très fort en entendant ces idées
Zubrin embraya, alors, sur la commission Aldridge quil considère comme un très mauvais rapport. La bonne chose selon Zubrin est que le rapport était tellement mauvais quil a été vite oublié
Ça commence fort
Selon lui les personnes interrogées par la Commission ont été les mauvais, il ny a pas eut dingénieurs ou dexobiologie, pire, selon lui, certains étaient ouvertement anti-hommes dans lespace. Il sen prit aussi aux personnes qui ont promotionnés la Lune comme but primaire de MMI : cest-à-dire le docteur Spudis. La recherche de la Vie sur Mars a complètement été oubliée du rapport de la commission alors que les missions martiennes se déroulaient sous leurs yeux ! Selon lui, ce rapport a été intellectuellement malhonnête et ne tenait compte que des intérêts de la NASA. En éliminant le débat scientifique et technique de son papier, la commission ne pouvait que suivre bêtement des directives présidentielles creuses, alors quon attendait plus de ce rapport
Il revint sur le fait que la programmation de MMI est à revoir, il reprocha à la commission de ne pas avoir été suffisamment forte pour soutenir dautre solutions notamment en utilisant des solutions déjà existantes (Shuttle C HLV Debate). Il sen prit aussi à différents points du rapport comme au fait de réformer les succursales de la NASA sous la forme du JPL. Selon lui, il faut se concentrer sur les Hommes ; JPL est ce quil est car il y a des hommes fabuleux selon Zubrin, mais pas sa forme. La forme du JPL na rien a voir avec sa réussite. Notons que Zubrin a été invité à parler à la Commission mais quil refusa car la commission lui imposait déviter de parler de sujet technique ou programmatique
Un très grand moment ! (Si cest vrai, ces méthodes sont intolérables !) Selon lui, la commission Aldridge essayerait de vendre au sens des marchands du temple - la conquête spatiale alors que cette commission était composée de personnes absolument pas convaincues par les raisons de lHomme dans lEspace. Bush nous servit un plan, relativement vide, qui pouvait être rempli par ce rapport. La Commission Aldridge pouvait remplir ce creux, mais ne fit rien
! Whitesides reprit le débat en commençant par défendre Spudis, en essayant de protéger le passage par la Lune comme composante de la civilisation spatiale mais sexprima assez mal dans ce sens. Puis sattaqua au fait quil ne fallait pas demander trop à la NASA, qui ne devait que jouer un rôle de catalyseur technologique et programmatique mais laisser la place aux entreprises privées. Jai quant même eut limpression quil vise à coté de la plaque
Zubrin revint sur le cas de Spudis qui aurait délibérément éjecté les spécialistes en exobiologie ou en géologie martienne, et en général sur les vrais astroscientifiques. Sévère accusation. Ça fusait dans tous les sens. Il reprocha à Spudis de navoir pas su rationaliser les buts de MMI. Une certaine tension était perceptible dans la salle. Magie Zubrin qui dans la salle sen prenait à Whitesides sur le fait quil ne fallait pas soutenir un projet ou une commission qui ne nallait pas dans le bon sens. Elle rajouta que cétait le rapport Battlestar Galactica (du fait de bâtir le vaisseau en orbite basse). Whitesides, pas daccord, rappela que la commission nétait pas ce genre de commission et quelle avait rappelé quil fallait faire intervenir léconomie privée. Replof. Elle reprit la parole pour dire quil était utopique de dire que léconomie privée nous ferait aller sur Mars. Elle mettait en avant le fait que Mars devienne une priorité nationale et publique. Facile
Le discours des Zubrin est correct mais risque de tromper le grand public dans ses choix. Dire quon ne soutient pas le projet Bush, car il aurait pu être meilleur, revient à ne donner aucun soutien à aucun projet politique. Il est tout de même dommage den arriver là. Cest ici la limite des Zubrin. De plus notons que le Science driven (thanks to AT) prôné par Zubrin risque de ne pas nous mener très loin. Dommage, car cest sûrement le meilleur speaker.
Laprès-midi commença avec un discours de Whitesides sur le fait de mobiliser un support pour la Lune, Mars et plus loin. Complètement décontracté (Sprite, Chips), il commença son speech avec le fait quil fallait supporter la Vision dexploration. Selon lui, le président aurait fait sa déclaration après avoir fait un tour dopinion en intérieur des différentes idées sur le spatial. Dans le contexte de Columbia, Marburger, le conseiller de Bush, aurait poussé très fort pour une vision plus ambitieuse. A ce propos : à lire le livre Moon Rising - Whitesides croit aussi que la NASA doit être avant tout une agence dexploration. Selon lui, on est vraiment sur le pont qui nous fera aller de lavant. Pour FY 05, il y aurait pu avoir une augmentation de 800 millions $. Mais les appropriations ont coupé la demande de budget, dun peu plus dun milliard de $. Whitesides constate tout de même que les coupes budgétaires sont une mauvaise chose ; mais le Moon Mars Blitz nest en aucun cas ni un échec, ni une réussite. Les personnes visées lors de ce MMB ne sont pas les mêmes que les appropriations. Selon lui, il faut se concentrer sur le Sénat, et particulièrement les services dappropriation qui donneront leur réponse bientôt. Dans le même temps, la NSS va commencer un gros travail déducation (mailing à 2000 personnes). Il faut aussi quil se concentre sur le fait dinfluencer Kerry (doù la tenue dune table NSS à la Convention de Boston). Selon lui, la NASA est en train dévoluer et de muter de force afin de se fermer les éventuels changements politiques nationaux. Quelque chose de bien est en train de se passer, et il faut pousser pour que cela continue. La NSS soutiendrait aussi la re-création dun Conseil de lEspace au niveau présidentiel. Selon lui, le boulot est avant tout politique (Congrès, Sénat, Staff Kerry
.) et faire connaître les arguments en faveur de lexploration à ces derniers. Pat Czarnik continua le speech sur le Moon Mars Blitz (MMB) avec plus de détail. Il fallait devenir plus présent à DC, et ce fut réussi. Léquipée washingtonienne a été découpée en strike teams. Toues les personnes qui ont participé au MMB ont été impressionné par Whitesides et par lefficacité de son action. Je crois quils se trompent tous un peu, en focalisant lattention sur eux et non sur lefficacité de leur action
Ils racontèrent comment ils vécurent leur trip à DC mais pas comment ils parlèrent aux staffers
! On eut même le droit aux photos de vacances à DC de tout ce petit monde commenté par une des ravissante participante. Jeffrey Liss posa tout de même la question si tout ce petit monde, navait pas juste fait une belle balade à DC
Un des participant à MMB répondit que le but était daller 4 ou 5 fois par an pour quil se souvienne de nous
CQFD. Un peu plus terre-à-terre, des responsables de campagne de Kerry auraient encouragé les membres de la NSS à visiter les staffs locaux de campagne pour faire connaître leurs idées. Suivit le speech de Artemis Westenberger, venue dHollande à propos de lobbying politique. Pour cette femme, il y a un loi à respecter : la loi Win-Win
Cest-à-dire quon doit clairement savoir ce que lon veut, que lon doit tout savoir sur celui que lon veut influencer, et que lon doit être influent.Il faut alors connaître les quelques outils de travail : le téléphone, le RDV, lemail, et les lettres. Il faut aussi ce souvenir quil faut du respect (le respect serait une voie à double sens
mdr, ça apprendra à certains de mal se comporter avec ses aînés
), utiliser un discours positif, dans le même genre, il faudrait flatter avec modération et se prendre au sérieux. Il faut un peu dhumour pour détendre latmosphère et se focaliser ensuite rapidement sur lobjectif. Il ne faut pas se faire tromper par les apparences, ne pas être intimider, pas de honte non plus, et savoir se regarder dans le miroir. Il sagit aussi dutiliser les émotions un peu afin daider à ce que lon veut dire. Facile.
Puis le speech de Robert Zubrin à propos dun passage sur la Lune pour Mars. même si la Lune nest pas utile pour Mars Direct, il tient compte du fait que lopportunité présidentielle ne se représentera pas. Il nous montra par nimporte quels moyens quil était inutile de passer par la Lune, et particulièrement sur le fait de lancer des vaisseaux à partir de la Lune. Notons que la solution idéale passe alors par loxygène lunaire et des solutions un peu plus complexes. Il proposa tout de même un papier dénommé Luna Direct afin de bâtir une architecture cohérente pour les systèmes de MMI. Tout son propos était dans cette phrase, cest-à-dire que si on voulait retourner sur la Lune avant mars, et bien faisons un système suffisamment versatile pour que MMI soit bénéfique à la Lune et Mars. Dans tous les cas, ainsi il faut utiliser du HLV pour soutenir Mars Direct et une base sur la Lune. Comme le fait de développer un HLV sur plus de 15 ans
. Alors que Saturne V, décidée en 1962, vola dès 1965
Cest la vraie échelle de temps
Sur ce point, il a parfaitement raison, et cela peut sappliquer à nos idées européennes
. Nest pas messieurs aux directions des lanceurs de ces différentes agences européennes ?
Il nous dit aussi quil fallait prendre une décision rapidement et quen 1963, lors de la décision du LOR, un ingénieur avait aussi jeté un froid en demandant si lon veut vraiment la lune ? Si oui, alors faisons ce LOR
Il rajouta que la faisabilité dun plan MMI tenait à la simplicité du plan aussi. Les technologies pour la Lune doivent aussi servir à Mars. Le prochain speech était tenu par un ingénieur (M. Irvine) qui traitait du fait de repasser par la Lune et aller tenter de défendre ce point de vue
. Hélas, ce ne fut en aucun cas le cas
Partant du point de vue que les russes ont les clés de laccès à lespace, que lexploration robotique a une succès limité, que les infrastructures actuels sont sans dessous, que la NASA a des tentations bureaucratiques. Il proposa quelques chemins pour retrouver le succès : dont le premier chemin est la suppression pure et simple de lISS et de la navette ! Des chemins intermédiaires furent aussi proposés (retrait partiel dici 2010 de lISS et STS
). Notons quune de ces solutions est Mars direct boosté qui pourrait être accompli rapidement (en deux présidences US) donc faire partie dun programme politique. Il mit aussi en valeur le fait que plus vous prenez votre temps, plus vous claquez de largent pour rien : sans compter le fait que lon prenne plus de risques : cest-à-dire un échec cuisant
Les barrières au succès est selon lauteur de ce papier, sont lorganisation, la culture, lesprit parfois étroits de la NASA, le Congrès, la politique et la Guerre sur le terrorisme, et largent (à mon avis cest dans lordre inverse cad : politique, argent, terrorisme, guerre en irak, NASA). La conclusion de cet ingénieur est quil faut investir sur mars Direct, retirer lISS et STS le plus vite possible, et réinventer la NASA
.ouais
Discours de clôture de bob Zubrin à 16 heures commença avec un morceau de piano ( ?) Pionners of Mars, premier anthem gagné lors du 1er Rouget de LIsle contest à Toronto sensuit le discours de Zubrin, en commençant par dire que la situation avait changé. La NASA semble désormais axée sur lexploration et la meilleure preuve en était la présence à cette conférence des membres de la NASA. (il fit remarquer quils nétaient pas venu à lISDC
oulala
). Si Kerry est élu, il faudrait selon lui travailler très fort pour que le projet ne tombe pas à leau et convaincre à nouveau les politiques de lutilité dune telle action. Si Bush est élu, le boulot serait aussi dur afin de rendre ce projet sustainable. Il fit remarquer que seul la NSS et la Mars Society étaient concrètement engagées dans le combat pour MMI. Il rappela que la Lune devait être atteint en 2014 et Mars en 2020
Que seul ceci sauverait MMI dun éventuel échec. Il faut retendre la corde. À la différence de ce que jai dit précédemment, la conférence suivante se tiendra à Boulder, Colorado. Le tout se terminant sur la chanson dun gars, style country-cowboy, qui chantait Were going on to Mars, une chanson qui tombait à pic pour un avenir que nous espérons tous radieux. Le combat continue pour nous aussi. Une très très belle fin.
Thats time for us to go (..) Our children waiting on the line (
) A martian overview for the humankind, Were going on to Mars, on to Mars, on to Mars
Nicolas Turcat pour la NSS France
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